Baptiste Ducassou fait son entrée en lice dans le Championnat de France Élite pro individuel, ce lundi 23 janvier à Saint-Jean-Pied-de-Port, face à Peio Larralde. Il revient sur sa saison 2022 et ses objectifs pour ce championnat en tête-à-tête.
Quel bilan tires-tu de cette année 2022 ? As-tu réalisé tous tes objectifs ?
Baptiste Ducassou : Oui et même plus. Un de mes objectifs principaux était de conserver mon titre de champion de France tête-à-tête et remporter les championnats du monde et pourquoi pas essayer d’avoir un des gros tournois de deux à deux : le Championnat de France par équipe, le Masters de Bayonne ou le Masters du Berria. Au final, quasiment tout a été rempli. La seule petite amertume est de ne pas avoir remporté le Championnat de France de deux petits points avec Mattin Olçomendy, où on avait fait une super partie. On est tombés sur une super équipe. Quelque part, il n’y a pas de regrets. On a donné tout ce qu’on avait. J’ai eu plein d’autres résultats positifs que je n’avais pas forcément cochés, comme à Dax et le Masters Esku Pilota. C’est une saison où j’ai joué beaucoup de finales, avec beaucoup de bons résultats. J’ai gagné le Piloterienak aussi. Cela a été une très belle saison pour moi.
Tu as remporté 70 % de tes parties jouées. Comment fais-tu pour garder un tel niveau de jeu tout au long de l’année ?
B.D : Quelque part, la blessure que j’avais eue l’année précédente a finalement été un mal pour un bien. Mon corps m’a rappelé qu’il lui fallait du repos. Avec Vincent Itoiz et le kiné Sébastien Laurencena, on a fait une bonne rééducation. J’en ai profité pour bien me préparer physiquement. Pendant presque un an et demi j’ai bénéficié de cette bonne préparation physique, j’avais perdu un peu de poids, je me sentais très bien. Même dans les moments où je ne me sentais pas super en forme, j’avais un niveau moyen qui était élevé. J’ai réussi à maintenir ça mais on voit qu’au final le physique s’est un peu estompé sur cette fin d’année 2022, je tirais un peu la langue au Super Prestige. Cela prouve qu’on n’est pas des machines. L’enseignement que je tirerai de cette année c’est qu’il faut accepter d’écouter son corps et faire en sorte de se préparer pour les échéances qui nous tiennent à cœur mais c’est difficile de maintenir un niveau de performance élevé toute l’année.
Que penses-tu de la réorganisation du calendrier Esku Pilota après cette première année test ?
B.D : J’ai trouvé cela plutôt bien. Sur le plan des tournois, la classification permet de donner plus de visibilité auprès du grand public qui comprend mieux l’organisation des tournois. Les meilleurs joueurs ne se rencontrent que dans les Masters. La création du Challenge du Labourd à la fin de l’été a permis à de jeunes joueurs de montrer leur potentiel, de rentrer dans des beaux tournois avec de bons joueurs. On a eu l’occasion de jouer avec des amateurs. Personnellement, j’ai joué avec Iban Jauréguiberry. C’était bien. Tout le monde a pu jouer un peu. On a joué un peu moins, on avait quelques week-ends de libres, alors que d’habitude on est tout le temps pris. Pour nous, c’était plus agréable. C’était des parties de plus haut niveau donc c’était un peu différent à appréhender. Cela me correspond bien d’avoir des parties de haut niveau régulièrement avec des pauses entre chacune.
Je suis satisfait de cette formule. Je sais que tout le monde n’est pas content. Il y a eu des changements dans certains tournois comme Armendarits ou l’Eskulari Pro Pilota. C’était une première étape. Ça prouve que cela peut fonctionner. Maintenant, il faut mettre un peu d’huile dans tout ça et qu’Esku Pilota et les organisateurs puissent trouver un bon compromis pour entériner ça.
L’objectif de ce nouveau calendrier était de préserver l’intégrité physique des joueurs. As-tu ressenti moins de fatigue que les saisons passées ?
B.D : Je suis un joueur qui ne se blesse pas beaucoup. Je n’ai jamais trop ressenti de grosse fatigue à cause de l’enchaînement des parties parce que j’aime bien enchaîner les parties. Quand même, on voit qu’il y a eu moins de blessures en fin d’année, notamment en tête-à-tête. Tout le monde était plutôt performant, avec de l’envie. Cela a l’air d’être bénéfique. Je pense qu’il est un peu tôt pour se prononcer, d’autant plus qu’il y avait le mondial cette année. Il faut laisser deux ou trois ans pour avoir un peu de recul et analyser cela tranquillement.
Tu as eu quelques semaines de repos avant d’entamer le Championnat de France Élite Pro individuel, ce lundi 23 janvier. Comment te prépares-tu pour cette compétition ?
B.D : Je n’ai pas changé mes habitudes. J’ai pris une semaine de repos sans rien faire suite à la défaite en demi-finale du Super Prestige face à Peio Larralde. J’ai profité des fêtes avec ma famille, c’est toujours une période agréable et souvent je n’ai pas eu l’occasion d’en profiter avec la finale du Super Prestige. Dès la rentrée, j’avais de nouveau envie de m’entraîner donc j’ai poursuivi mon travail avec Vincent Itoiz sur la partie physique, j’ai fait un peu de technique aussi. Je n’ai pas perdu mon jeu ni mes qualités. J’ai manqué essentiellement de fraîcheur mentale et physique sur cette fin d’année. Je vais essayer maintenant de retrouver cette fraîcheur et d’aborder ce championnat en tête-à-tête de la meilleure des manières, avec l’envie de bien figurer.
Tu joueras contre Peio Larralde, contre qui tu as perdu tes deux dernières rencontres au Super Prestige. Comment appréhendes-tu cette partie ?
B.D : Je l’aborde d’entrée comme une très grosse partie à jouer. Peio a montré que cette année il était particulièrement bien préparé sur le plan physique. Sur les plans technique et tactique il a toujours été très fort. Parfois, le physique lui faisait défaut en tête-à-tête. Là, on voit qu’il a fait ce qu’il fallait pour être bien mobile et bien récupérer entre les points. C’est un grand adversaire en tête-à-tête. Il me tarde de reprendre. Je n’ai pas mis les blancs depuis trois semaines. C’est un bon test d’entrée et je vais essayer de jouer mon meilleur jeu. Le résultat est important pour la suite mais n’est pas décisif. C’est une formule où même avec une défaite, je serai toujours vivant dans le tournoi, c’est plus simple à aborder.