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Jon Saint-Paul et Eñaut Echeverria : graines de champions | Esku Pilota - Pelote Basque Main Nue

Jon Saint-Paul et Eñaut Echeverria ont décroché le précieux sésame à la rentrée : une montée en Élite pro. Ils côtoient désormais les meilleurs pilotari et espèrent bien les rejoindre rapidement en haut du classement.

1- Vous venez d’intégrer l’Élite pro. Que représente cette montée pour vous ?

Jon Saint-Paul : C’est surtout un soulagement pour moi. Après avoir gagné le deux à deux et le tête-à-tête en amateur, je pensais que j’allais monter mais ça n’avait pas été le cas.

Eñaut Echeverria : Comme pour tout joueur, c’est le plus haut niveau, c’est une satisfaction d’y être arrivé. Maintenant il faut durer et faire ses preuves.

2- Comment vivez-vous vos premiers pas chez les indépendants ?

J.S-P : J’ai peut-être un peu plus de pression, surtout quand je joue contre des amateurs, pour ne pas perdre contre eux. On se doit d’être meilleur qu’eux. En dehors de ça, cela ne me change pas trop.

E.E : Cela fait plusieurs années que je joue avec eux, surtout l’été. Jouer en tant qu’indépendant, ça fait plaisir et ça fait bizarre aussi. Cela fait plusieurs années qu’on est attendus en haut, on a franchi le cap donc maintenant il faut rester à ce niveau et prouver que l’on a notre place. Avec toutes les blessures que j’ai avec les mains, le dos et plein d’autres choses qui peuvent m’arriver, c’est un peu compliqué.

3- Quels objectifs vous êtes-vous fixés pour cette première année en tant qu’Élite pro ?

J.S-P : J’espère faire de bons championnats de France, surtout le tête-à-tête. J’aimerais aller le plus loin possible. Ce sera mon premier donc je ne sais pas trop comment je vais m’en sortir. Je ne sais pas pour le moment si je serais en groupe B ou en groupe A. Je pense que pour le tête-à-tête je serais en B.

E.E : J’ai eu surtout l’occasion de jouer avec les joueurs du groupe A donc, déjà, j’aimerais garder ma place en groupe A. Et sinon, je vais tout faire pour gagner un maximum de tournois.

4- Vous démarrez tout juste votre carrière chez les Élite pro. Quels points devez-vous travailler pour atteindre votre meilleur niveau ?

J.S-P : C’est surtout le physique qu’il faut que je travaille, c’est la plus grande différence entre les joueurs du groupe B et ceux du groupe A. Les joueurs du groupe A tapent plus fort, ils sont plus précis et ils arrivent à tenir une partie en 40 points en gardant le même rythme. Après, il faut que je joue contre eux souvent pour m’adapter. Au niveau technique, il y a toujours des choses à améliorer, la volée, la gauche et dans le jeu il faut toujours être plus précis.

E.E : Tout. J’ai autant le physique que la technique à travailler. Je dois m’améliorer à la volée, au but, de la gauche. Je suis encore très fébrile, je lâche beaucoup de points comparé aux meilleurs. Quand je vois Mathieu Ospital et Peio Larralde, ils ont très peu de déchets. C’est vraiment un grand point à améliorer pour moi.

5- Vous avez été champions de France deux à deux en amateur ensemble. Était-ce important pour vous de rejoindre l’Élite pro en même temps ?

E.E : Oui. À l’époque cela faisait deux ans que l’on voulait jouer ensemble, on a réussi à former cette équipe. Nos débuts n’ont pas été très prometteurs, on a perdu des parties, et ensuite on s’est ressaisis. Pour moi, c’était très important de monter en même temps que Jon parce que c’est un copain et cela nous tient à cœur de pouvoir rejouer ensemble en indépendant. J’aimerais beaucoup rejouer avec lui parce qu’on s’entend très bien.

J.S-P : Oui, c’était important surtout que si Eñaut n’avait pas été blessé, on aurait voulu faire le championnat de France groupe B ensemble l’an dernier. On était un peu déçus. On voulait montrer qu’on avait le niveau. Finalement on monte ensemble, on est très contents, comme ça il n’y en n’a pas un qui reste sur le carreau. J’espère qu’on aura l’occasion de jouer quelques parties ensemble en Élite pro.

6- Avec ou contre quel ancien joueur auriez-vous rêvé de jouer ? Si oui, pourquoi ?

J.S-P : Non, il n’y en n’a pas forcément. Peut-être jouer avec Xala parce qu’on le regardait tout le temps à la télévision.

E.E : Mon plus grand rêve c’était d’aller jouer en mur à gauche parce que ce jeu me convient plus et je le préfère. J’aurais adoré jouer contre Xala parce que cela a été l’étoile d’ici. On allumait la télé le dimanche pour le regarder. J’aurais bien aimé jouer avec Philippe Mougica qui m’a appris beaucoup de choses et je l’en remercie.

7- Une journée cohésion a été organisée cette année par Esku Pilota avec tous les joueurs Élite pro. Qu’avez-vous pensé de cette initiative ?

J.S-P : C’était très bien. On se voit tous pendant les parties, on parle toujours pelote et là c’était l’occasion de parler d’autre chose. Ça nous a fait du bien, on a participé à quelques animations, c’était pas mal. On est sorti du cadre pelote.

E.E : L’organisation a vraiment été parfaite, c’est bien de se retrouver tous ensemble, de manger ensemble et de discuter, avec les joueurs, les entraîneurs, les dirigeants. Comme son nom l’indique c’est une journée de cohésion, pour apprendre à se connaître, à jouer ensemble. Même s’il y a de la rivalité entre nous dans le trinquet, on s’entend tous bien. C’est bien qu’en dehors on passe de bons moments ensemble.

8- Que pensez-vous du travail effectué par l’association ?

J.S-P : Ça nous a changé avec Eñaut. Avant, je n’avais pas trop de parties. Grâce à Esku Pilota on a pu rentrer dans quelques tournois l’été, on a eu des parties. J’ai eu l’occasion de rentrer à Arcangues, je n’aurais jamais pensé jouer ce tournoi et je l’ai finalement gagné. Je pense que cela a joué sur notre montée aussi. Si on n’avait pas joué autant de parties cet été, je ne suis pas sûr qu’on serait monté. Ils nous ont un peu sauvés.

E.E : Ce n’est que du plus pour la pelote. De jour en jour, c’est un nouveau pas qui est franchi. Il y a quelques années on était encore loin des autres sports de haut niveau, maintenant ça se professionnalise, ça devient de plus en plus sérieux, cadré. Le travail qui est mené par tous ces bénévoles est remarquable.

9- Comment voyez-vous votre avenir dans ce sport ?

J.S-P : J’espère déjà faire un bon championnat et réussir à monter en groupe A, ce serait un bel objectif. Il y a vraiment cinq joueurs derrière qui sortent du lot : Ducassou, Sanchez, Guichandut, Lambert, Larralde. Si je peux arriver dans les six premiers ce serait pas mal.

E.E : Si je ne me reblesse pas et que j’arrive à garder un état de forme optimal, je pense pouvoir faire quelques années mais si je continue à me blesser fréquemment, comme en ce moment, je pense que je ne vais pas durer longtemps. Le sport individuel, c’est beaucoup de sacrifices, de travail en solo même si j’ai un préparateur physique et des copains qui s’entraînent avec moi. Avec des blessures, ce n’est pas possible, c’est écœurant. Cette année, j’ai été blessé, j’ai fait trois tournois, j’ai eu le Covid, j’ai refait deux tournois et je me suis blessé le dos. Sur douze mois, si je suis absent neuf mois, cela va être compliqué. Espérons que ça n’arrive plus.

10- La question de Jon à Eñaut : As-tu commencé à jouer à la main nue dès ton plus jeune âge ou est-ce que l’on t’a d’abord initié au xare à Airetik ? Peux-tu nous expliquer ton secret pour réussir à buter par le mur de gauche à Souraide ? Je pense que beaucoup d’avants aimeraient comprendre comment c’est possible.

Non, je n’ai fait que de la main nue. Mais tu as raison d’en parler, il faudrait que tous les joueurs de main nue pratiquent le xare pour éviter les problèmes de poignet… Concernant la deuxième question, ce jour avait été le plus chaud de l’hiver, j’avais laissé la pelote dehors au soleil. En conséquence, la pelote était très vive. J’avais l’impression d’avoir le bras de Sanchez, c’est pour cela que je butais par le mur de gauche. Je me rappelle qu’Hervé Etcheverry (ancien pro) avait également laissé la pelote au soleil, mais la sienne bondissait moins. Il faut croire que même en hiver, le soleil tape très très fort à Makea…

La question d’Eñaut à Jon : Ta nouvelle coupe t’aide-t-elle à être plus rapide sur la kantxa ? Et quel est ton secret pour être si calme dans un trinquet ?

Plus rapide et plus performant oui ! J’ai toujours été admiratif d’un grand champion de mur à gauche donc j’ai voulu m’inspirer de lui. Je ne vais pas citer son nom de peur de ne plus avoir de parties avec Esku Pilota. C’est vrai que je m’agace un peu trop quand je joue, la solution serait peut-être de m’initier à la boxe pour me défouler au cours de la semaine. C’est comme ça que tu fais pour rester si calme non ?

DOS À DOS

Eñaut Echeverria

1,83m / 76 kg
Né le 7 mars 1998, à Bayonne

Club : Airetik

Profession : professeur d’EPS

Loisirs : musique, sport, culture

Musique et cinéma : U2, Berri Txarrak / Shutter Island

Jon Saint-Paul

1,80m / 78 kg
Né le 26 septembre 1998, à Bayonne

Club : Lau Herri

Profession : professeur d’EPS

Loisirs : rugby

Musique et cinéma : reggaeton, rap / films d’action