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Quand l’élève devient le maître | Esku Pilota - Pelote Basque Main Nue

Ancien joueur de pelote et fabricant de makhilas chez Ainciart-Bergara, Xavier Retegui a reçu le titre de “Maître d’art” il y a quelques mois.

 La transmission, c’est sacré, chez les Ainciart-Bergara. Installée à Larressore depuis plus de 200 ans, la famille se transmet son savoir-faire de génération en génération. Actuellement, Charles Bergara, sa fille Nicole et sa petite-fille Liza. Dans le giron de la famille, on retrouve également des employés de longue date, tel Xavier Retegui. Depuis maintenant 27 ans, il fabrique des makhilas. Un métier qu’il a appris au côté des Bergara. Aujourd’hui, l’élève devient le maître. Il va transmettre son savoir-faire à Liza, la petite-fille, âgée de 32 ans. En décembre dernier, il a reçu le titre de “Maître d’art” des mains du ministre de la Culture, Franck Riester. Un titre très rare puisqu’il n’en est remis que sept tous les deux ans. “C’est un dispositif de formation en binôme avec un maître et un élève qui permet, sur trois ans, de transmettre le savoir-faire que l’on a”, explique Xavier Retegui.

“Il y a plusieurs métiers dans le même métier”

Un savoir-faire précieux au Pays Basque. “Le makhila symbolise un moment important dans la vie : un mariage, un anniversaire, un départ à la retraite. C’est un objet que l’on retrouve dans toutes les maisons”, précise Xavier Retegui. Cet objet, il en est tombé amoureux à l’adolescence, grâce à la pelote. Joueur de main nue, il a connu Charles Bergara en tant qu’entraîneur et fondateur du club de Larressore. “Je suis venu jouer en cadet avec Mattin Harriet pour le club. Comme Charles était toujours en retard, j’attendais à l’atelier et j’ai découvert l’objet là-bas”, se souvient Xavier. Dès 17 ans, il travaillait en tant que saisonnier à l’atelier, avec une jolie vue sur le fronton de Larressore. Petit à petit, au contact de Charles et de ses ouvriers, il a appris le métier. Et ne l’a plus quitté. “Il y a plusieurs métiers dans le même métier, souligne Charles Bergara. C’est très difficile à apprendre”. Et pour cause. L’atelier Ainciart-Bergara est le seul fabricant à produire des makhilas de façon artisanale et surtout de tradition familiale.

À 94 ans, Charles Bergara est toujours présent à l’atelier, jamais bien loin de son élève. Une complicité est née entre les deux hommes qui sont liés par l’amour de l’artisanat mais également par l’amour de la pelote. Charles Bergara a été l’entraîneur de Pampi Laduche, en 1974, aux Championnats du monde de Montevideo. Il a aussi suivi Xavier Retegui pendant sa carrière. Champion de France 1re série au côté de Jean-Claude Istillarte, Xavier a joué chez les indépendants pendant cinq ans. Au-delà des titres, c’est surtout les relations qu’il a créées avec les joueurs dont il se rappelle : “je suis content d’avoir joué avec beaucoup d’anciens comme Andde et Dominique Aguerre, Michel Etchegoin, Xan Urdampilleta, Jean-Claude Biscouby ou encore Patrick Oçafrain, dont la disparition m’a beaucoup touché”. Il a même joué contre un certain… Peio Larralde, au tout début de sa carrière. “Il jouait sa première partie en senior, en 2e série et à l’époque on voyait déjà son potentiel”, se souvient-il.

Si la compétition est désormais derrière lui, à bientôt 48 ans, il n’est jamais bien loin des kantxa, en tant que spectateur mais aussi comme entraîneur. Il suit son filleul, Jon Retegui, récent champion du Pays Basque par équipes, en junior. La transmission, encore et toujours.